J’aime arpenter en long et en large les quartiers des villes où je réside. J’ai toujours gardé dans un coin de ma tête l’idée de m’installer à Calcutta (Kolkata). Fin 2018, j’ai donc décidé de passer quelques semaines à Calcutta, des semaines que j’aimerais bien voir se transformer en plusieurs mois…Je n’arrête pas de courir parce que j’essaie d’en voir le maximum dans un minimum de temps mais c’est une ville tellement riche que ce n’est pas en quelques semaines que je vais pouvoir en faire le tour.
Quand j’ai commencé mes promenades dans la ville et que j’ai sorti mon appareil photo, j’ai vite fait face à un certain nombre de difficultés. Tout d’abord, j’ai très vite abandonné mon appareil photo pour utiliser mon téléphone…C’est tout nouveau pour moi mais bizarrement, je n’arrive même plus à utiliser mon canon. Les clichés sont surexposés, flous, bref, j’ai l’impression de ne plus savoir m’en servir. À Calcutta, de toute façon, les gens sont très suspicieux quand je sors mon canon de mon sac. Ils me demandent ce que je suis en train faire, pourquoi je prends des photos, sur un ton parfois agressif. Je pense que certains ont la hantise des promoteurs immobiliers. J’ai pour habitude de leur répondre le plus gentiment possible que j’aime l’architecture et que je prends des photos pour mon intérêt personnel.
La circulation est un autre problème. Elle s’intensifie dangereusement à partir de 10h du matin. Il faut alors beaucoup de patience et de dextérité pour éviter les bus, les voitures, les rickshaws et toutes autres sortes de véhicules sans oublier bien sûr les piétons ! C’est parfois un peu limite, quelque peu effrayant …La vie des piétons et des cyclistes est de plus en plus menacée à Calcutta.
Et que dire alors de l’encombrement des trottoirs, quand il y a des trottoirs évidemment! Beaucoup ressemblent à de vrais champs de mines. Il y a des pavés très vicieux prêts à vous faire trébucher, des trous semés d’embûches, des barres en métal qui jaillissent du sol et bien d’autres choses encore.
Outre l’état assez déplorable d’un grand nombre de voies dites piétonnes, il faut ajouter à ça les commerces des trottoirs. Partie intégrante de la vie des quartiers, ils participent à la magie de Calcutta. Il est néanmoins difficile d’avoir une vue générale des bâtiments avec la présence des bâches en plastique tendues par des cordes, des toits en taules, etc. La vie grouillante des trottoirs ne permet pas vraiment d’apprécier l’architecture. Les clients, les commerçants et les simples passants ne sont pas non plus toujours ravis de faire partie d’une séquence photo et encore moins de devoir m’éviter quand je m’immobilise quelques secondes dans la cohue générale pour prendre un cliché. Le casting est parfois très récalcitrant.
Il ne faut pas oublier les fils électriques qui pendouillent de toutes parts. J’arrive à me prendre les pieds ou la tête dans la toile des fils électriques me demandant parfois si je ne vais pas me prendre un coup de jus au passage ! C’est une gigantesque toile d’araignée…